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magazine Georges lunettes

Voici bientôt un an que je file le parfait amour avec Georges, que je l’attends avec impatience, le contemple avec bonheur, et le savoure avec joie… Il sait se faire désirer, mais sa venue, environ chaque trimestre, n’en est que plus appréciée.

magazine Georges Lunettes

MonChéri n’a cependant aucune raison d’être jaloux, Georges s’incarnant sous les traits d’un petit(-petit-petit) magazine tout en poésie et en intelligence que je partage par ailleurs volontiers avec toute la maisonnée.

Petit bijou de graphisme et de finesse, Georges est de ces revues pour enfants qui vous rappellent que vous en êtes vous-mêmes de grands. Point de mièvrerie, point de faux enfantillages chez Georges, mais des jeux, des histoires, des interviews, des clins d’œils cinématographiques, des initiations linguistiques, de l’humour (énormément), et beaucoup, beaucoup plus encore… chaque « numéro » étant consacré à une thématique particulière (Éléphant, Cupcake, Trompette, Moustache, … et cette fois-ci, Lunettes), et toujours fort joliment et élégamment illustré.

magazine Georges Lunettes

Je me demande souvent si je n’ai pas plus de plaisir à le recevoir que mes demoiselles, moi qui vais même jusqu’à envisager de prendre un deuxième abonnement juste pour le plaisir de les garder rien que pour moi… C’est dire si je suis enamourée.

magazine Georges 1
Georges est édité par Grains de Sel, qui porte bien son nom, et à qui je suis infiniment reconnaissante d’apporter son petit grain de folie jusqu’à Pékin. Merci Georges, et longue vie à toi, tes fidèles Chinoises t’attendent à chaque fois avec ferveur !

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Afin d’inaugurer comme il se doit l’Année du Dragon, nous nous sommes essayés, en famille et entre amis, à la folie thermale en passant une journée à barboter dans les eaux chaudes du Moonriver Hot Spring Resort.

Sis au sud-est de Pékin, un peu au-delà du 5e périphérique, dans un quartier tellement neuf et quasi inhabité qu’il m’a semblé errer dans une ville fantôme, ce vaste complexe hôtelier (de luxe ? – 7 étoiles autoproclamées!) offre donc au visiteur de goûter aux charmes de ses bassins conçus pour délasser les corps et les esprits.

Plutôt très peu motivée à l’idée de pénétrer dans un temple kitsch, je fus très agréablement surprise par la décoration (relativement) épurée et l’atmosphère feutrée du lieu.

Après avoir abandonné ses chaussures à l’entrée du Resort (ce détail à son importance, tu comprendras plus loin pourquoi, mon cher lecteur), le visiteur est invité à rejoindre les vestiaires (non mixtes), et à s’y délester de ses apparats vestimentaires pour n’en garder que l’essentiel : serviette et maillot de bain (ainsi que l’inévitable sacs à indispensables de tout parent stressé qui se respecte : bouées, brassards, couches, lingettes, rechanges, en-cas et bouteille d’eau). Les fioritures sont diligemment encloses dans un casier à fermeture électronique, la clef nous étant remise sous la forme d’un bracelet.

Autre attribut remis par le personnel et à porter sans retenue, sous peine de se voir quasiment réprimander : les chaussures en plastiques (les mêmes que celles arborées par Roselyne Bachelot un mercredi de 2008) prévues pour faciliter la marche et éviter les glissades.

Après une petite promenade dans une succession de couloirs et d’escaliers, nous accédons enfin au sésame : le « spa« , se présentant sous la forme d’une grande piscine centrale, garnie comme il se doit de fontaines en forme de dauphins et d’hippocampes, et de rebords où savourer les massages prodigués par les jets d’eau. La piscine est divisée en trois bassins où la température de l’eau varie graduellement de chaude à brûlante.

Autour, des jacuzzis accueillent ceux qui souhaitent tester l’efficacité d’une eau aromatisée au vin sur le grain de leur peau (je n’ai pas remarqué d’effet radical me concernant). Il y a également une piscine d’eau glacée dont je me suis bien gardée d’essayer l’effet raffermissant.

Si l’on se lasse du barbotage, on peut tout à loisir s’adonner à une petite sieste, plaisir sans doute le plus communément partagé des Chinois, sur les dalles chaudes qui bordent la piscine.

Un peu plus loin, un espace est dédié aux plaisirs enfantins : un bassin moins chaud et de faible profondeur, où trône un navire ludique, avec toboggans, balançoire, canons à eau et autres cascades. Miss Godzilla a bien un peu rechigné quand une cascade lui a dégouliné dessus, mais dans l’ensemble, mes trois demoiselles ont chacune adoré y patauger.

En prime, les heureux parents peuvent garder un œil sur leur progéniture bien au (très) chaud dans une petite piscine adjacente. Et pour les moins frileux, des tables et des bancs sont également à disposition.

A l’étage, un buffet est en libre service – malheureusement, au moment où nous avons eu faim, le service du midi était déjà terminé et celui du soir pas encore installé, mais nous avons tout de même eu de quoi nous sustenter correctement avec des viennoiseries (très correctes), des crudités diverses et variées, et quelques fruits.

Détail amusant : il faut quitter ses atours humides pour accéder au dit buffet. Dans le vestiaire, le personnel nous fournit gracieusement un élégant ensemble composé d’une veste et d’un pantalon, qui donna le vague sentiment à notre équipée d’être les patients d’un même hôpital. Mais surtout, il nous est remis un ravissant sous-vêtement unisexe et à usage unique dont je continue de me demander si l’étiquette ne recèle pas un message caché – que la décence m’interdit de développer plus avant (mais regardez bien le bras du monsieur et la position de sa main, troublant, non?).

Et les chaussures me direz-vous?
Et bien elles ne sont donc restituées qu’après le passage à la caisse, afin d’éviter les resquilleurs !


infos pratiques :
月亮河温泉假日酒店/Moonriver Hot Spring Resort

adresse :
北京通州区月亮河河滨路1号
Moon River Hebin Road 1,
Tongzhou District
101100 Beijing

010-89523733、89526999
site web (tout en chinois) ici
Tarifs du spa :
– 368 RMB/personne
– Gratuit pour les enfants en-dessous de 1,2 mètres (en Chine, c’est la taille et non l’âge qui compte)
– 100 RMB/enfant entre 1,2 et 1,4 mètres (= les enfants de plus d’un mètre quarante paient plein tarif)

plan d’accès :




(image empruntée à Claire Bretécher)

J’ai beau être expatriée, je n’en suis pas moins mère, depuis peu aux prises avec les prémices d’un état dont j’espérais être encore à l’abri pour quelques années… Las, si d’adolescence il n’est pas encore question, Dieu m’en préserve, je remarque du haut des 8 ans sonnés de ma Belle des Champs une lente mais inexorable ascension vers la rébellion contre les vilains adultes qui lui servent de parents.

Tout a commencé l’air de rien, avec quelques accès de colère ici et là, pour des broutilles, un lit à refaire, des tables à apprendre, je n’y ai pas prêté grande attention… Jusqu’à ce qu’il me faille me rendre à l’évidence et constater avec effroi que le tout petit bébé qui est né hier et qui m’a faite mère se pique d’insolences endiablées, a des accès de gloussements éhontés et est prompte à de roucoulantes conspirations entre copines non sans me rappeler une certaine Kevina dans les Petites annonces d’Elie Semoun. Et je ne m’appesantis pas sur la récurrence des adjectifs « injuste » et « nul » qui sortent de sa bouche une bonne dizaine de fois par jour.

Bien sûr, Belle des Champs a encore un pied dans son monde de petshops et de peluches, heureusement bien sûr, elle n’écoute pas Justin Bieber ni ne s’intéresse à la gent masculine, mais je crains qu’il ne me faille me préparer, de façon quelque peu anticipée par rapport à mes prévisions initiales et idéales, à la révolution du teenage angst dans mon charmant gynécée.

Et dire que dans ma propre tête j’ai 19 ans depuis tout juste deux mois.

Quelques semaines avant notre départ, une amie a offert à Miss Godzilla qui a l’époque était encore douce un magnifique imagier de circonstance.

Mon imagier chinois - Catherine Louis

Ce joli livre pour les tous petits, imaginé (pour un imagier, c’est plutôt de circonstance me direz-vous) par l’illustratrice helvète Catherine Louis offre un ravissant premier aperçu de la langue et de l’écriture chinoises, en proposant, en face des caractères tracés sur la page de gauche, une illustration élégante, poétique et colorée, inspirée de « l’étymologie » des traits.

Un exemple parmi tant d’autres: le caractère 好, signifiant « bon, bien » est lui-même composé de deux caractères réunis : la femme (女) et l’enfant (子) (une maman avec son enfant = ce qui est bien, CQFD).

Mon imagier chinois - sample
L’imagier détaille ainsi tout un univers chamarré, allant des animaux aux paysages en passant par les gestes du quotidien, les sentiments, la nourriture et les chiffres.

Une toute petite réserve cependant : la prononciation des caractères est reproduite en pinyin, mais sans l’intonation (pourtant réellement indispensable).

A noter également que ce sont les caractères traditionnels qui sont reproduits, c’est-à-dire tels qu’encore utilisés à Taïwan ou Singapour, mais plus en Chine continentale depuis la fin des années 1950.

En un mot, un cadeau incontournable si vous connaissez de jeunes enfants en voie d’expatriation chinoise…

Mon Imagier Chinois
Catherine Louis
Editions Philippe Picquier, 2004

S’il y a bien une chose à laquelle je n’étais pas préparée en arrivant en Chine, c’est à l’omniprésence inévitable des Ayi(s?).

Ayi (阿伊 – littéralement « tata »), est un terme quasi familial qu’on emploie communément pour s’adresser à une femme plus âgée que soi, en particulier quand des enfants sont en jeu alentour.

Concrètement, l’Ayi est la nounou-cuisinière-femme-de-ménage taillable et corvéable à merci employée par une famille pour s’occuper du foyer et de la progéniture.

Attention, il ne s’agit pas d’un concept imaginé pour plaire aux expatriés en mal d’aide au bien-être du logis et de gastronomie chinoise, c’est même presque un principe de vie ancré dans les mœurs. L’Ayi a une fonction sociale reconnue de longue date et amplement usitée aussi dans les familles chinoises.

Principe difficile à admettre pour l’ayatollah de la garde en collectivité que je suis… je ne prétendrais pas qu’elle est incontournable, car je connais un certain nombre de parents qui n’y ont pas recours, mais son côté presque institutionnel n’en est pas moins avéré.

Difficile de critiquer une pratique aussi communément répandue, autant que de remettre en cause ses bons côtés : avoir une Ayi te permet d’oublier illico qu’un jour tu as su repasser, d’offrir à ton enfant une éducation « à la chinoise » (en une jolie symbiose entre le culte du tout petit et celui de l’enfant unique… les petites personnes sont sacrées ici), de constater qu’en quelques mois il saura mieux comprendre et parler cette langue que toi en douze ans d’efforts acharnés, et te permettra d’être au courant de tous les derniers ragots de ton lieu de résidence.

En contrepartie, tu oublieras illico qu’un jour tu as su repasser, il pourra t’arriver de culpabiliser à l’idée de ne pas travailler et de pourtant avoir recours à du personnel de maison (appelons un chat un chat), tu verras ton trésor d’amour dernier né se muer en un tsunami capricieux prompt à jeter à terre tout ce qui lui tombe sous la main à la moindre frustration, et tu pourras constater, au regard amusé de ton Ayi, que la super affaire que tu viens de faire à Yashow est en réalité une cuisante arnaque.

Mais au moins pourras-tu te gausser de tenter au quotidien un vrai dialogue interculturel franco-chinois.

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